smoke. POUAF ! [Terminée <3]

Elio est grand… Comme son nom de famille l’indique, ironie ? Non. Enfin si, mais tout ses ancêtres paternels sont grands, ce qui expliquerait implicitement le nom de famille. Quoiqu’il en soit, du haut de ses 1m92, Elio contemple le monde, d’un regard blasé. Oui, parce qu’il n’est pas très expressif comme garçon hein, faut pas trop en demander non plus. Des yeux marrons souvent rougis (non, il ne pleure pas…) une peau naturellement hâlée, une mâchoire carrée mais pas trop, il n’est pas très épais. Ses cheveux sont en fait de grandes dreadlocks brunes, qu’il attache souvent, bien qu’il les apprécie fortement. Pas très musclé, il n’est pas très fan de sport, mais étant d’une nature relativement sèche, il n’est pas trop à plaindre non plus. Physiquement, Elio est ce genre de type que les gens croisent dans la rue en pensant « La jeunesse est en déprise, mettez le en cure de désintox ! » Foncièrement, il n’a pas l’apparence du drogué dépressif qui cherche le lot corde/tabouret/poutre. Disons qu’il ne fait pas l’effort d’arborer une mine avenante. Mais c’est pas un gars méchant, rien que ses traits, son corps de faible comme il aime à l’appeler, le montre relativement pacifiste. Ou plutôt, je m’en foutiste. Un truc qu’on voit sur son look. Le matin, il ne cherche pas à comprendre si sa chaussette rouge est assortie à la bleue, de toute façon, elles sont toutes les deux trouées. Tout est troué dans ses affaires. Entre ses baggy-je-montre-mes-fesses en jeans, ou ses sarouels (on est à l’aise là dedans !) colorés, ou encore ses tee-shirts à messages politiques provoc' écrit en gros, rien n’est vraiment de prime fraîcheur. Bah oui, mais c’est comme ça. Et ça lui donne un style après tout. Mais ne vous inquiétez pas, il sait se servir d’une douche… Une fois par mois… Non je rigole ! Il se lave régulièrement, du moins, c’est ce que son cerveau note.

Son style, sa façon d’être, tout découle naturellement de sa façon de penser. Il est assez ouvert d’esprit, surtout après avoir bien fumé (haschich, weed, j’en passe hein ?). Gros fumeur, son être tout entier est imbibé de ces odeurs particulières. Il a commencé relativement tôt, parce qu’il souhaitait s’échapper sans qu’on le voit. Alors il s’est mit à rêver avec un peu de fumée, se construire son propre nuage, s’envoler loin de sa réalité. Il est ce genre de type qui pourra vous parler du ridicule de la scientologie et enchaîner sur la cuisson d’un plat de pâtes. Oui, parce qu’il met les pâtes dans un plat, et le tout rejoint le four. Après, elles font ce qu’elles veulent, les pâtes. Cependant, même s’il a longtemps décroché, Elio s’intéresse de plus en plus à ce qui l’entoure. Si vous fouillez son sac, il y aura très certainement des tracts pour telles ou telles ONG, des affiches d’espèces d’animaux en voie de disparition ou d’enfants en alerte enlèvement. Alors, intéressez vous à ces causes, et vous verrez un sourire sur son visage. Il lui arrive de passer des journées à sourire. Des journées de bonne humeur. Mais c’est comme le soleil. Y a des jours avec, et des jours sans. Enfin, quand ça va vraiment pas, il préfère vous épargner ça. Comment lui remonter le moral ? Bah, racontez lui des trucs à la con, il va finir par rire. Quoique, ne le saouler pas trop quand même hein, faut pas pousser mémé dans les orties.

Bon alors, sa vie, son combat son oeuvre… Joke. Elio a été élevé par sa mère et son père, normal quoi. Fils unique, mélange de cultures (bah oui, sa mère est issue de l’immigration algérienne, vous savez, son père était un harkis, ces gens là qui ont soutenu la France et ont du se tirer pour pas se faire assassiner…). Il a grandit dans un foyer plutôt agréable durant les dix premières années de sa vie. Après, tout est parti en couille, ou en cacahuète, c’est comme voulvoul. Disputes, alcool, divorce. Tout s’est cassé autour de lui. Ses parents se sont déchirés pour savoir qui garderaient l’enfant. L’enfant qui a prit peur, parce que quand on a 10 piges, c’est pas facile à gérer, ce genre de connerie familiale. Alors pendant que les choses s’apaisaient, ils l’ont envoyé vivre chez le grand père paternel, un type strict un brin militaire. Ça a été encore pire pour Elio. Mais il avait pas vraiment le choix. Et puis tout s’est calmé. Une garde alternée, une semaine chacun. Ils se détestaient pas encore assez pour changer de ville. Mieux pour l’équilibre du môme, qu’ils disaient. Qu’ils pensaient sincèrement. Foutaises bien évidement. Mais il a dû faire avec, le gamin. Il a finit par trouver son équilibre à lui. Rester droit dans ses bottes. Puis il a encore craqué, parce que droit dans ses bottes, en ignorant ce qu’il se passe autour, ça n’a pas non plus été son truc.
Quand il avait quatorze piges, il s’est tiré de chez lui, pour faire une fugue. Au bout de dix minutes, il a eu envie de se faire pipi dessus, le môme emballé dans du papier de soie. Ou presque. La rue était un terrain bien hostile, surtout de nuit. Il a erré, jusqu’à tomber sur le poète. Un vieux fou qui fumait à longueur de journée, de grosses dread’ bien puantes, et le style de vieux rasta qui allait avec. Il clamait qu’il était bien plus riche que tout ces milliardaires. Il n’avait pas un toit, et il n’en voulait pas un. Lui aussi, il errait, sans jamais avoir retrouvé son chemin, du moins c’est ce que tout le monde disait. Elio lui, a voulu écouter comment ça s’était passé, pourquoi il était heureux. L’autre l’a fait fumé, et c’était fini. Babye Elio petit enfant sage. Il a but toutes ses paroles, et au matin, il est rentré chez lui. La nuit suivante, il est allé retrouver voir le poète, fumait avec, et rentrait chez lui le matin. Et ainsi de suite, pendant plusieurs semaines. Ça lui faisait du bien, au gamin, de discuter avec quelqu’un qui l’emmenait dans une strate différente du monde.
Puis une nuit, il a pas trouvé le poète. La nuit suivante non plus. Et trois jours après, il a apprit que le poète était mort d’une crise cardiaque, que des gens l’avait trouvé tout froid devant leur lieu de travail. Rendez vous bien compte, Elio, ça lui a fait tout drôle de perdre le poète. Il a pas mal chialé. Puis ses cheveux ont poussé, et il en a fait des dreads, comme le poète. Après, il a commencé à fumer, et est devenu poète lui aussi. Mais pas de la rue. Lui il voulait pas s’isoler dans sa strate différente, il voulait discuter, il veut fumer avec tout le monde, revendiquer des idées qu’on cri debout sur une estrade. Il est un peu souvent un brin pété, mais c’est comme ça.

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