[Abandonné][Bureau CPE][RP: Cid et Katalina] Un nouveau professeur

En homme très occupé, Cid passa la plupart de son temps dans son bureau. Il était submergé de travail: Regarder par la fenêtre, des mots croisés, le lancer de papiers dans la poubelle, faire des blagues au téléphone.
Il était tellement absorbé par son dur travail de CPE qu'il en oublia l'arrivée imminente d'un nouveau professeur, ce jour là, il n'était pas très attentif à ce que l'inspecteur académique lui disait.
En effet, quelque chose ce jour là lui occupait toutes ses pensées, Tobi n'était autre que Obito Uchiwa ! Cette révélation lui a fait un électrochoc, il était impatient de connaitre la suite.

Le bureau n'était pas très bien accueillant, la poussière commença à couvrir le mobilier, une odeur de renfermé mélangé au whisky chatouillait désagréablement aux narines, au final... Seule sa bouteille était très bien rangé malgré une utilisation fréquente.
En déplaçant son cartable, il fit intrigué par une feuille avec le tampon de l'inspection académique, indiquant l'arrivé de ce professeur.

- Qu'est-ce que c'est que ça ?
Un nouveau professeur, oui... blablabla.
Rah ! Toute cette paperasse est lourde à la fin.
Bon en conclusion de cette feuille... Hm une feuille au format A4.

Il n'avait pas lu ne serait-ce qu'une ligne de ce document, tellement pressé de terminé sa partie de solitaire en attendant l'heure de la récréation pour prendre l'air.

Jour J. Elle était prête pour assurer ses cours. Chemise blanche aux manches amples, pantalon noir, son fidèle sac en bandoulière en cuir rempli de classeurs et carnets. Légèrement maquillée, sobre, élégante, assez simple sans paraître en manque d'argent. D'une neutralité suggérant une coquetterie discrète. C'était bon pour la tenue de travail.

Elle avait écouté un peu de musique pour se détendre sur le chemin. Finalement le premier cours s'était passé sans encombres, comme d'habitude. Nouvellement mutée, il lui faudrait un temps d'adaptation, mais les élèves étaient comme partout ailleurs, visiblement, c'est-à-dire endormis et désintéressés. Il faudrait voir pour changer un peu le dynamisme proche de l'encéphalogramme plat des cours...elle travaillerait là-dessus plus tard, à tête reposée, une fois revenue chez elle. En attendant, après le directeur salué avant son cours, il fallait croiser le CPE du lycée, se faire connaître et affirmer sa présence. Toujours utile en cas de souci.

Elle arriva devant la porte. Les couloirs étaient encore calmes, les élèves étaient toujours en classe pour quelques temps. Elle frappa doucement à la porte, puis entra rapidement, en s'excusant.


- Excusez-moi, bonjour ! Je suis Mme Mayorque, la professeur d'histoire nouvellement arrivée. Je ne sais pas si on vous a prévenu...


Elle observa plus attentivement le bureau. Typique d'un fonctionnaire de l'état : mobiliers sans âme, odeur de neuf mêlée à l'odeur du papier inutilisé. Drôle d'odeur s'ajoutant en plus, indéfinissable pour l'instant. Le CPE, quant à lui, semblait avoir de la bouteille. Plus âgé que prévu, mais un visage qui ne montrait aucune sévérité. Avenant malgré l'âge, et un certain amusement dans le regard. Bon, elle s'entendrait peut-être avec lui...


- Enchantée Monsieur...Kramer.

- Bien le bonjour Mme Mayorque, entre donc et mettez vous à l'aise.

Il avait encore ses pantoufles aux pieds car il aimait beaucoup avoir son petit confort, il enleva sa pile de dossiers d'une des chaises afin que la jeune professeur s'installe.
Il paraissait assez serein d'accueillir cette nouvelle personne malgré tout le désordre régnant dans la pièce, il aurait été facile de le juger négativement sur la propreté de l'environnement ainsi que sa façon d'être. Mais au fond, c'est ce qu'il voulait.

-Alors donc demoiselle Mayorque, permettez moi de me présenter comme il se doit.
Je suis comme vous le savez certainement le CPE de cet établissement, monsieur Cid Kramer.
Je conclu que si vous êtes ici c'est que vos compétences pédagogiques ne sont pas à prouver, je dis ça car pas plus tard que la semaine dernière un imposteur à essayé d'avoir le poste.
Oui en effet, cet individu a affirmé que la capitale de l'Italie est Rome, bien sur j'ai de suite compris que c'était un imposteur. Il faut être demeuré pour ne pas savoir que cette capitale est Venise.

Il arrêta son monologue pour regarder son interlocuteur et s'aperçue que celle-ci se retenait de rire. Dans tout ce bazar lui servant de bureau, il trouva alors le CV de Katarina, après quelques coups d'oeil il savait déjà les questions qu'il allait lui poser.

-Bien bien, Katarina Mayorque... une Espagnole.
Ah, j'adore le chorizo, paella et le porto vous savez ?

Il fit volontairement d'ajouter le porto afin de l'amuser un peu, Cid aimait beaucoup la décontraction et fut presque mal à l'aise de voir le professeur si tendu.

-Alors donc, comment voyez-vous les méthodes d'enseignements actuelles ? Et bien sur, que proposez-vous de nouveau ?

Elle s'installa tranquillement, posa son sac et son manteau sur le dossier de sa chaise. Elle avait remarqué au passage les chaussons que portait le CPE, et le désordre ambiant. Étonnant pour quelqu'un qui incarnait la discipline dans cet établissement. Tranquillité, amabilité et confort, drôle de formule pour un CPE qui s'occupe de la vie scolaire...Cela étant, il méritait peut-être sa place, et devait être sans doute efficace dans son métier. Arrêtant là les jugements hâtifs, elle l'écouta attentivement.  

Un imposteur ? Ah, peut-être de l'humour sur la capitale de l'Italie. Elle esquissa un sourire, puis pensa qu'il le prendrait peut-être pas de la même façon...et s'il était sérieux ? Katalina se mordit la lèvre puis se maintint concentrée sur la discussion. Petite pensée pour ledit imposteur, si le cas était avéré, qui n'avait pas dû comprendre ce qu'on lui reprochait. Peut-être lui arriverait-il la même chose...à cette pensée, elle comprit qu'il ne faudrait peut-être pas trop rire avec le CPE.

Quand il parla de l'Espagne, elle haussa un sourcil puis toussota, un peu déboussolée.


- Hum...je connais que trop peu ce beau pays, hélas, mais il me semble que le porto est né sur les berges du fleuve Douro, qui conduit les villages producteurs de porto jusqu'à la grande ville portugaise de Porto, où s'est développé un grand commerce autour du vin. La descente se faisait par bateaux et...


Elle s'arrêta. Elle n'était pas en cours, pas besoin de se lancer dans des explications claires et précises là-dessus, même si un peu de culture générale ne faisait jamais de mal. La question maintenant était de savoir si on allait la mettre dehors comme son prédécesseur, ou si elle allait passer pour une imbécile qui ne sait pas saisir le ton humoristique de son interlocuteur.


- Idem pour le chorizo, mais je suppose que nous sommes pas là pour parler cuisine. Par ailleurs cela commence à me donner faim...la nourriture ibérique, notamment la charcuterie, déclenche chez moi des vagues de férocité carnivore.


Elle esquissa un sourire entendu puis réfléchit à la question qu'il lui posa, un instant. Elle avait déjà pensé à de nouvelles manières d'enseigner, peu approuvées par la hiérarchie , mais qu'elle jugeait assez efficaces. Il fallait vivre avec son temps, et elle était bien décidée à le saisir à pleine main pour ses cours.


- Je ne vous cache pas que je trouve certaines de nos pratiques...déclinantes. Nos élèves sont entourés par les nouvelles technologies, mais leurs professeurs sont encore à se demander comment fonctionne une radio, quand les classes sont connectées en réseaux, pianotant sur les téléphones, les ordinateurs...non, il faudra très vite se mettre au niveau, en autorisant l'informatique dans les salles de classe. Fini les manuels, nous passons au numérique ! Projections depuis des fichiers pdf, des images, des bouts de film, des extraits de documentaires, des émissions précises, tout ça depuis un ordinateur. Et un partage de fichiers, de cours, d'exercice, un système de mails groupés par classe et ...


Encore une fois, elle s'enflammait sur le sujet. L'archaïsme du système scolaire avait le don de l'agacer, alors que l'informatique permettait d'utiliser tous les supports possibles, et parfois plus ludiques, pour ancrer les informations précises et nécessaires que sont des cours. Elle reprit son souffle, lui fit un sourire en coin comme pour s'excuser.


- Excusez-moi. Je pense cependant que l'école s'est dotée d'au moins une salle informatique et de projecteurs, non ? Dans tous les cas, j'ai été formée pour faire cours à partir du manuel, donc ne vous inquiétez pas !


Elle s'arrêta un peu, regarda un petit peu l'ambiance de la pièce, se trouva un peu plus en sécurité, réconforté par le ton chaleureux du CPE. Elle revint vers lui, les yeux pétillants.


- Depuis combien de temps travaillez-vous ici ? Si vous avez des conseils à me donner, je vous en serais reconnaissante !

Cid semblait captivé par son explication sur le Porto ainsi que le Chorizo, il n'attendait pas moins d'explications de la part d'un professeur qui n'hésitait pas à approfondir un "hors sujet". Il était alors déjà certain que Katalina fera un très bon professeur. Un élève avec une soif de découverte adoptera à coup sur ses méthodes, ne pas se confiner uniquement dans le programme scolaire.

- Et bien, voilà qui est parfait !

Il était évident que cette simple phrase n'allait pas permettre au professeur de savoir ce que pense Cid, cette banale série de mots avait néanmoins un ton semblable à "Cause toujours, je m'en fiche."

Le visage de Cid semblait hésitant lorsqu'elle parlait de nouvelles technologies, il n'était pas contre l'idée, mais il savait déjà que son utopie allait prendre fin car le lycée n'était pas assez rentable pour s'offrir un nec technologique. Son hésitation venait surtout du fait que l'informatique n'était pas assez sécurisé pour des élèves et de plus, le lycée comptait pas mal de geeks pour qui briser une sécurité était un jeu d'enfant.

- Je ne suis un adepte de l'informatique donc je vais vous exposer mes craintes en tant que néophyte.
Déjà la sécurité, il va de soit qu'un élève n'ira pas que regarder vos cours d'histoires sur le net et opter pour des histoires plus obscènes et adultes.
Ensuite, je vois ça d'ici les élèves se passant leurs devoirs entre eux sans parler des triches en reprenant des citations trouvés sur le net. Je trouve que cela deviendra trop facile de tricher et enlèvera le charme de la tricherie.

Je m'explique, pas plus tard que la semaine dernière, une élève de terminal a triché à son devoir, son professeur a logiquement collé ce jeune homme et a reçu une bulle à son devoir avant de me l'envoyer dans mon bureau.
En me racontant la mécanique de sa tricherie, j'ai subitement levé son heure de colle, ce qui a agacé son professeur d'ailleurs, mais au fond...
Je dois admettre que le coller pour tricherie n'était pas juste, oui il a triché mais au lieu de me rangé du coté du professeur j'ai réalisé que son plan de triche était ingénieux et audacieux.
Ce monde n'est pas toujours honnête et une note ne va pas sauver la vie d'une personne, en ce monde actuel il y a tout intérêt à être un minimum "futé" pour s'en sortir, les banquiers ne sont pas tous honnêtes malgré le fait qu'ils ont faits de grandes études.
Je trouve qu'avoir triché avec un tel subterfuge lui sera plus bénéfique qu'avoir une bonne note.
Je suis contre la tricherie certes, du moins la tricherie la plus banale qu'il soit, c'est à dire la feuille de papier dans la trousse ou le cahier sur les genoux. Mais pour en revenir à ce garçon je suis content qu'il ait été prit la main dans le sac, déjà pour que sa brillante triche ne soit pas restée tapis dans l'ombre et d'autre part l'inciter à faire mieux.

C'est après son discours que Katalina se rendit compte que Cid pouvait analyser une situation et penser avec une grande largeur à une vitesse ahurissante.

- Pour en revenir aux technologies, nous avons beaucoup de retard. Même mon ordinateur est doté d'un Windows 95, c'est pour dire avec quel retard nous abordons nos élèves.
J'aime beaucoup votre façon de voir les choses, moi même j'ai un idéal tout autre que maintenant mais les ordres sont les ordres, nous devons garder la même méthode d'enseignement, mais cela n'inclus pas d'ajouter son petit grain de sel à tout ça... Dans mon cas, être le parfait copain qui aime s'amuser et garde une proximité d'égal à égal avec tout le monde.

Il fit alors un clin d'oeil au professeur, ce n'était pas de la drague... Loin de là, d ' ailleurs elle n'était surement pas son genre mais une incitation à trouver le moyen "de tricher en étant futé", il était étonnant qu'un CPE encourage à un collègue de contredire les ordres hiérarchiques, elle comprit d'ailleurs que Cid était déjà dans un mouvement de rébellion à sa façon.

- Je suis ici depuis bien peu, depuis la rentré scolaire à dire vrai. Certes je suis un tout jeune arrivant également.

Ton expéditif, fin de la leçon. La première, sans doute, puisque la conversation était maintenant lancée sur l'informatique et la tricherie, à la surprise de Katalina, qui écouta le CPE discourir sur le bienfait de la triche avec un aplomb étonnant pour quelqu'un qui devrait lutter contre elle pour une partie de son temps de travail. Une triche choisie, et non plus subie, voilà de quoi faire un bel exemple pour les élèves. Elle tempéra son emportement pour ne pas commencer à hausser la voix, premier signe de désaccord suivi par une négation puissante de la tête. Se maîtriser, garder le sourire, et lui rentrer dans le lard.


- Je ne parle pas forcément de l'utilisation de l'internet pour les élèves, mais pour les professeurs. Les élèves, eux, savent parfaitement l'utiliser, et ils n'ont pas besoin de nous pour aller où il veulent sur la toile. De plus, ce qu'ils regardent chez eux relève de leurs parents, non pas de l'école qui leur donne précisément des sites où se diriger. Mais je crois qu'il ne faut pas se leurrer, la plupart d'entre eux savent très bien où aller pour outrepasser les interdits. Quant aux tricheries liées à l'informatique, elles existent déjà. Notre réponse est donc une fermeture au réseau sous prétexte de tricheries faciles, alors qu'elle devrait contrôler, maîtriser et proposer une éducation scolaire intiment liée à l'informatique. Nous fuyons la nouvelle éducation, et nous perdons les élèves en suivant ce chemin.


Elle fit un temps de pause, le laissa parler à son tour. Il prit l'exemple d'un élève dont il avait enlevé la sanction d'un professeur. Drôle de CPE, vraiment. Si le raisonnement était compréhensible, l'école n'était pas un endroit où un élève pouvait avoir des avantages sur ses camarades, sous prétexte qu'il est plus futé.


- C'est assez...étonnant. Donc vous récompensez les futés qui trichent, et les moins ingénieux restent punis ? C'est donc vous qui décidez qui est malin et qui ne l'est pas ? Et que devient l'autorité du professeur ? N'est-ce pas une incitation à la triche générale ? Je ne suis pas d'accord avec cette pratique, Monsieur Kramer, et je vous préviens d'ors et déjà que si j'apprends qu'un de mes élèves attrapé pour tricherie se voie exempté de punition, j'en référerai directement au directeur ! Oui, le monde actuel leur demandera plus qu'une bonne note et quelques malices pour triompher, mais ce n'est pas le rôle de l'école que d'apprendre à rouler les gens dans la farine ! L'école est là pour former nos élèves autour de l'honnêteté, de l'égalité, et des chances de réussite pour tous ! Vous êtes - excusez-moi de le dire - contre-productif à tout ce que l'enseignement tente d'apporter à ces jeunes...


Elle s'arrêta, consciente qu'elle avait un peu débordé de son rôle pour laisser parler la femme et ses convictions un peu trop idéalistes. Elle avait une vision très utopique de l'école, où chacun peut avoir sa chance, et voilà que ce bienveillant bonhomme vient féliciter des bandits scolaires d'avoir réussi un hold-up devant son professeur ! C'en était beaucoup pour elle, trop pour qu'elle acquiesce gentiment les propos de Cid Kramer.


- Nous suivrons les instructions quoiqu'il arrive, oui. Mais ne comptez pas sur moi pour inciter à la triche futée ou autre chose...sans vouloir vous offenser, bien sûr.


Elle retrouva le sourire à son clin d'oeil. L'était pas méchant, mais un peu particulier. Elle se demandait si ses collègues seraient dans la même veine, et s'il s'agissait juste de l'original de la bande. Une chose est sûre, avec lui il y aura du sport...Puis, la curiosité venant :


- Que faisiez-vous avant ? Vous étiez dans un autre établissement ?