La sonnerie retentit, l’heure de la fin des cours avait sonné. Te levant brusquement de ta chaise, tu rangeais tes affaires dans ton cartable avant de quitter la salle, au milieu du boucan provoqué par tous les élèves de ta classe. Tu avais la tête pleine et n’avais qu’une seule envie : Rentrer chez toi et dormir. Pas de devoirs ce soir, ni de révisions, juste les bras de Morphée et l’obscurité de ton appartement. La semaine venait de débuter, et tu étais déjà exténué. « Vivement les vacances », murmurais-tu en prenant le chemin du centre ville.
Ce soir là, il faisait sombre. Il n’était pas bien tard, pourtant, les seules lumières qui éclairaient la ville étaient celles des lampadaires disposés sur les trottoirs, qui, au passage, bousillaient tes yeux à moitié endormis. Tu soupirais longuement, sortant un petit papier froissé de ta poche. Inscrit sur cette feuille jaunâtre, une liste des courses que tu avais à faire. Habitant seul, tu avais hérité de nombreuses responsabilités, mais au moins, tu mangeais ce que tu voulais.
« Lait, chocolat, gâteaux, nuggets, soda et piles »
Notons que la seule chose un temps soit peu équilibrée sur cette liste était le lait, que tu avais l’habitude de consommer avec une forte de dose de chocolat en poudre et de miel. Le plus étrange dans tout ça, c’est que tu avais une santé de fer et tu ne grossissais pas. Mystère, mystère.
Tu marchais longuement, bras ballants, le pas lent, les jambes lourdes, la tête tombante, les yeux mi-clos, le bouche entrouverte, tu ressemblais clairement à un zombie. Après de longues minutes où tu avais luté contre le sommeil, tu arrivais dans une petite superette, où tu avais l’habitude d’aller pour faire de rapides courses avant de rentrer à ton domicile. Après t’être prit la porte de verre dans la face, tu repris légèrement tes esprits et entrait dans le magasin. Tu poussais un long soupire d’aise, la climatisation te redonnant un semblant de force et d’envie de vivre, surpassant presque la fatigue qui t’accablait.
« Vous… Vous n’avez rien de cassé ? »
Tu tournais lentement la tête et aperçut une jeune femme, les mains sur la bouche, l’air paniquée, légèrement courbée vers toi. Tu te redressais doucement et tournais la tête de droite à gauche. Un sourire se dessina sur ton visage, tandis que tu te dirigeais vers le rayon frais.
« Non, non, tout va bien. »
Tu effectuais tranquillement tes achats, fredonnant une chanson entrainante qui te permettait de ne pas t’endormir sur le sol bien frais de la superette. Tu te dirigeais vers la caisse, et commençais à disposer tes articles sur le tapis roulant de celle-ci. Cependant, un cri aigu suivi d’une voix roque retint ton intention. Tu relevais subitement la tête, et écarquillais les yeux.
Un mec, armé d’un pistolet braqué sur la tempe d’une jeune femme, se tenait à l’entrée du magasin. Un braquage, certainement. Pourquoi fallait-il que ça tombe sur toi ? Il n’aurait pas pu arriver cinq minutes plus tard ? Quelle plaie.
Sans réfléchir, tu te précipitais à travers les rayons pour te cacher, et, par malheur, percutais une personne, qui, si frêle, tomba lourdement au sol.
« AAH ! Pardon ! Toutes mes excu-… »
Tu te stoppais net, t’accroupis au sol et te tus. Tu allais te faire remarquer et mourir à ce rythme là. Si ce n’était déjà pas le cas… Bref. Tu pris par le bras l’inconnu et l’aidait à se redresser, et posais un doigt sur tes lèvres, soufflant un « Shhhhh », pour qu’elle ne parle pas. Tu restais dans cette position, et chaque personne présente dans cette superette semblait faire de même. Cependant, les gérants ne semblaient pas vouloir donner au cambrioleur ce qu’il désirait. Peut être fallait-il appeler la police ? Non, pas ici, c’était trop risqué… Tu devais d’abord sortir de cet endroit. Mais comment ? Tu élaborais un plan, dans ta tête, sans bouger, tenant toujours le bras de l’inconnu.
« Donnez-moi ce putain de fric ! » Cria le braqueur. Il semblait commencer à perdre patience. Tu n’avais pas très envie de voir quelqu’un mourir sous tes yeux. Tu poussais de nouveau un long soupire de lassitude, et ferma doucement les paupières.
« Putain… » Murmurais-tu, de façon à peine audible.