[Abandonné][Piscine]Juste histoire d'un petit plongeon [ With Annaelle Ael-Mat ♥ ]

Comment en étais-je arrivée à me retrouver dans cette situation ? Je me posais encore la question. Parfois, je me disais que je devrais me rebiffer, dire que je ne suis pas d'accord. Mais je ne sais pas si cela soit une réellement bonne idée de le faire. Pourtant, ce jour là, je l'aurais dû le dire ce mot : "non". Mais encore une fois, j'ai préféré me taire et une nouvelle fois subir. Qu'allait-on me faire faire cette fois-ci ? Allez savoir, ils se creusent de plus en plus la cervelle pour être le plus originale possible. Et je peux vous dire que cela devenez de plus en plus compliqué, je ne compte plus les fois où on m'a enfermé dans une classe ou dans un placard à balais pour que j'y passe le nuit. Le nombre de fois où on m'a pris mes affaires et bien d'autre chose. Ils avaient de plus en plus de mal à trouver de nouvelle chose. Enfin, j'aurais dû en être contente qu'ils ne se renouvellent pas ...

Aujourd'hui, un groupe avait voulu tester une nouvelle distraction, don je serais une nouvelle fois le centre. Et cela, je l'avais compris en les voyant au loin dans le couloir. Pourtant, je m'étais très vite tournée, fait comme si je ne les avais pas vu pour me rendre au plus vite à la bibliothèque. Je devais y passer tous les mercredi, ainsi que les samedi, pour apporter les livres que j'avais lu durant la semaine. Je m'étais presque mise à courir pour y arriver le plus vite. Mais cela ne suffit pas. Il me restait pourtant que quelques mètres à parcourir. Ils avaient réussi à me prendre en grappe. La plus part du groupe était composé de filles. Je les connaissais bien. Depuis un an, j'étais devenue leur jouet. D'ailleurs, c'était ces mêmes filles qui m'avaient ma nouvelle coupe.

-Hey, salut Anna. Ça fait un bail. En tout cas sympa ta nouvelle coupe. Mais on n'est pas là pour ça, on a un truc à te montrer.
-Ce que ... J'allais à la bibliothèque, dit-je en montrant mes livres.
-Roh, laisse-les là, je suis sûre que la bibliothécaire va les trouver. Allez, suis-nous.

Et voila comment j'ai été entrainée dans ce traquenard une nouvelle fois. Je ne savais pas où on m'amenait. Pourtant, je l'ai demandé, mais pour seule réponse j'eus droit à un "tu vas voir." Cela ne m'inspirait pas confiance, encore moins lorsque je compris que notre destination était la piscine. Qu'est-ce qu'elles allaient me faire faire cette fois-ci ? Je ne savais pas encore bien que j'avais ma petite idée.
Une fois à l'intérieur, la chaleur se fit directement ressentir ainsi que l'odeur du chlore. On ne passa pas par la case vestiaires et on se contenta simplement de retirer nos chaussures et chaussettes, et pour certaines elle remontèrent le bas de leur pantalon. Pour ma part, qui me trouvait encore habillée de mon uniforme scolaire, je n'avais pas ce problème. Puis, nous nous avançâmes près du bassin. Il n'y avait l'air d'avoir personne, ce qui arrangeait les groupes de filles.

-Anna, il est temps pour toi de nous faire voir tes talents de nageuses qu'on ne voit jamais durant les cours de natation.
-Pardon ... C'est que ... Je ... Je ne sais pas nager.
-Bin c'est l'occasion d'apprendre.
-Mais ... Mais je n'ai pas de maillot de bain.
-Roh, oublie le maillot, c'est pas ça qui va te faire bien nager.
-Je ... Je ... Depuis le début de la conversation, j'avais le regard fuyant, mais à ce moment là, je me mis à les fixer, comme si soudainement je voulais être une dure. Non. Je ... Je ne veux pas. Dis-je en commençant à me diriger vers la sortie de la piscine. Mais deux des filles me retinrent par chacun de mes bras.
-Mais on te demande pas ton avis, allez zou, à l'eau ma vieille !"

Je n'eus pas le temps de faire quoi que ce soit que je me retrouvais poussé le plus loin possible dans le bassin. Je me sentis alors couler comme une pierre ne touchant qu'avec peine le fond de la piscine. Ce qu'il se passait à l'extérieur de l'eau, je ne pouvais le savoir. Les filles devaient certainement rire comme des guenons. D'ailleurs, elles devaient être certainement parties, me laissant ainsi me battre avec moi même pour que je remonte à la surface ...

Je sentais l'eau s'engouffrer peu à peu dans mes vêtements ainsi que dans mes poumons. Pourtant je savais ce qu'il fallait faire. Il fallait bloquer sa respiration et imiter la grenouille. Mais, mes mouvements ne ressemblaient à rien. Enfin, je ne réussis pas longtemps à faire des gestes que très vite, ce fut le noir total qui m'emporta à son tour. Me laissant ainsi tomber vers le fond du bassin, comme un pantin sans vie. Ainsi donc, c'est comme ça que j'allais finir. J'avais réussir à vivre face à ma mère, mais ici, je n'aurais à peine tenue qu'une année. Sérieusement, jamais je aurais pensé ne pas réussir à tenir face aux personnes de cet établissement. Jamais j'aurais pu imaginer qu'elles pouvaient être si cruelles. Apparemment être la cause de la mort de quelqu'un ne leur faisait pas peur. Très bien, alors j'allais mourir dans cette eau. Et lorsque je sortirais sous forme fantomatique, j'aurais ma revanche. Je ne cesserais de poursuivre mes tortionnaires jusque dans leur sommeil. Jamais je ne les laisserais en paix, comme elles ont fait avec moi.

Ça y était ... Je sentais mon âme s'envoler de mon corps. Bientôt, j'allais pouvoir apercevoir corps inerte, dans l'eau. Allais-je trouver cela beau ou honteux ? Allez savoir. En tout cas, une chose était sûre, cela était fort agréable comme sensation. J'avais vraiment l'impression que je quittais le bassin, en plus de quitter mon corps. C'était vraiment identique, que ce soit par l'ascension que par le froid que j'aurais dû sentir sur ma peau, sans oublier cette sensation de vêtements mouillés collés se collant à ma peau. Je me sentais bien jusqu'à que je ne ressente de la douleur. La première venait de mes poumons. Ainsi donc, même dans la mort, mon corps rejetait l'eau que j'avais pu respirer. Je voulais tousser, mais je n'y arrivais pas. Quelque chose m'y empêchait. Quoi donc ? Je ne savais pas. Je ressentais une deuxième douleur, juste en dessous de la poitrine, pile à l'endroit où ma chère mère m'avait entaillée. Saignais-je ? Je ne pouvais le voir ... Pour le moment, tout n'était qu'obscurité.

Il fallait que j'ouvre les yeux. Mais j'avais peur, peu de voir ainsi mon cadavre revenir doucement à la surface. Non, il ne fallait pas avoir peur. Après tout, j'avais fait le plus dur : j'avais rendu l'âme. Je ne pouvais plus souffrir, enfin, pas plus que maintenant. Et puis, peut-être que les douleurs que je ressentais étaient simplement du fait que je n'acceptais pas encore ma propre mort. Ainsi donc, je commençai à ma battre pour ouvrir mes yeux. Plus je me battais avec moi même, plus la douleur était vive comme si ... comme si j'étais encore en vie. Puis, au bout d'un moment, je réussis à tousser afin d'évacuer l'eau que j'avais introduit dans mes poumons. Et là, enfin, j'ouvris les yeux. Je ne voyais pas très bien, la lumière était bien trop éclatante. Petite à petit, les formes se formèrent et je distinguais celles d'une silhouette. Un garçon, il y avait un garçon penché sur ma personne, enfin, si mon âme. Il semblait inquiet. Pourquoi donc ?

-Suis-je bien arrivée dans l'au delà ?

Je fus pendant un instant interloquée par les paroles du blond. Ainsi donc je n'étais pas morte. C'était un véritable exploit de réussir à se sortir de deux tentatives de meurtres. Enfin, est-ce que ce que je venais de subir était qualifiable de tentative de meurtre ? Je ne sais pas trop à vrai dire. Dans un sens j'aimerais dire oui, mais de l'autre ... Non, il ne fallait pas les blâmer autant. Elles sont jeunes et stupides. Je suis sûre que jamais elles n'auraient pensé que je me noierais pour de vrai.
Je regardais un petit peu à droite et à gauche. Effectivement je n'étais pas morte. Je voyais maintenant très nettement le bassin non loin de moi. Je ressentais l'odeur du chlore ainsi que la chaleur. Enfin, la chaleur était un bien grand mot car je grelotais, certainement du à mes vêtements complètements trempés. D'ailleurs, en parlant de mes vêtements, voila que mon sauveur se proposait à me les ôter. Pardon ?! Non, je ne voulais qu'un garçon me retire quoi que ce soit, même si je risquais d'attraper un rhum.

- Je ... Non .... Ce ne sera pas la peine ...

Mais apparemment, il n'avait pas entendu mes mots, que j'avais certainement dit trop bas. Ainsi donc il m'enleva mes vêtements. Par pur réflexe, je détournais mon regard de lui. Je me sentais honteuse à lui montrer ainsi mon corps si frêle, si imparfait par cette cicatrice. Je commençais de nouveau à ressentir de la chaleur. Non pas par l'absence de mes vêtements, mais plutôt par mon teint qui s'était empourpré. Et même s'il m'avait laissé mes sous-vêtements, je me sentais très gênée si bien que j'enroulais sa serviette autour de moi. Tout de même, je voulais le remercier, mais je n'arrivais pas à sortir un son de ma bouche, gardant simplement un regard fuyant et des joues rouges.
Puis, il brisa le silence en me demandant si je connaissais le nom des filles qui m'avaient amenée jusqu'ici. De ce qu'il me disait, il voulait me venger. C'était vraiment gentil de sa part, mais personnellement, je ne pensais pas que ce soit une bonne chose. Surtout de s'en prendre à des filles pour un garçon. Et puis, a bien y réfléchir, je ne connaissais même pas le nom de ces filles. Oui, cela peut paraître bizarre. Normalement un souffre douleur connait très bien le nom des personnes qui la font souffrir, mais pas moi. Je n'ai jamais eu la curiosité de savoir cette information.

-Ne vous en faites pas ... Cela n'est pas la peine ... Je suis sure qu'elles ne vont pas recommencer. Mais ... Mais si vous le souhaitez je peux vous dire le mien. Je m'appelle Annaelle. Et vous ?"