[Abandonné][Cantine]Mauvaise surprise [pv annaelle Ael-Mat]

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Du même bruit assourdissant de son réveil ce matin au même gout amer de l'eau distribuée à la cantine ce midi, tout faisait de cette journée une suite récurrente d'heures interminables. Les éléments banals se déroulaient les uns après les autres dans une douce monotonie.
Assise dans un coin de la cafétéria, Louna soupira... son seul moment de contentement avait été les deux premières heures de maths, le reste...elle l'avait déjà oublié. La cantine était un endroit bruyant et remplie de gens inintéressant... Elle avait pour projet de vite en sortir pour pouvoir être au calme et se plonger da ses lectures ou dans ses devoirs.
Perdue dans ses équations, elle avait pris des plats sans trop regarder ce que c'était, comme à son habitude. C'est toujours autant absente de la réalité qu'elle prit sa fourchette et entama machinalement son gratin sans faire ni attention au goût abominable ni à la chaleur brûlante du plat.

*...Dans chacun des deux cas, p et q admettent 5 comme diviseur commun, ce qui contredit l'hypothèse de départ. Hum je devrais partir d'une structure plus simple pour en élaborer une autre plus complexe dans ce cas là..ou bien...*

Un rire méprisant derrière elle vient la déranger dans son raisonnement. Elle se retourna pour en voir l'origine et se retrouva nez à nez avec un groupe de garçons qu'elle avait déjà vu dans sa classe peut-être...ou ailleurs ? Aucune idée... sa mémoire était sélective, et elle ne sélectionnait que les bonnes choses... A cette idée sarcastique et à la vue de la tête abrutie de son interlocuteur, la rousse esquissa un sourire moqueur. Puis elle sentit soudain un truc lui dégouliner de la tête, pour se rendre compte que l'un des types lui avait renversé son île flottante dans ses beaux cheveux roux et que c'était pour cela que ses compagnons étaient morts de rire. Seulement elle n'avait pas réagi tout de suite car redescendre sur terre prenait tout de même un certain temps, même pour les génies.

-"Eh la machine à calcul ! Fais gaffe tes circuits vont s'abîmer !"

Ces petits gamins allaient l'empêcher de travailler en paix, et en plus ils venaient d'abîmer sa plus grande fierté, sa chevelure de feu adorée.
Toujours autant machinalement, elle attrapa sa fourchette et la planta dans la main du garçon le plus proche en articulant lentement:

-" Etude du mouvement de la fourchette dans un référentiel galiléen, début de la trajectoire, vecteur vitesse de coordonnées inconnues."

Elle fixa le visage douloureux du garçon de ses pupilles vertes inanimées, enfonça un peu plus la fourchette et continua sur un ton robotique très sérieux :

-"La fourchette est soumise à la force exercée par la main de Louna, si on néglige les frottements de l'air..." elle s'arrêta pour effectuer le calcul en quelques secondes...

"-...et si on tient en compte la loi fondamentale de la dynamique, j'en déduis que la trajectoire de l'objet est parfaitement agencée et que donc l'objectif "broyer la main de l'imbécile qui me dérange dans mon calcul" est largement atteint. Toutefois, il ne faut jamais négliger les vérifications expérimentales, n'est-ce pas ? "
Le type hurlait de douleur, il s'enfuit en tenant sa main dégoulinante de sang, en direction de l'infirmerie surement.
Entre-temps une personne venait de poser son plateau en face d'elle. Le groupe de garçons contourna la table en faisait un détour pour éviter Louna et fixa son attention sur la nouvelle arrivée.

Encore et toujours la même rengaine depuis maintenant un an. Chaque maintenant le réveil qui sonne toujours à la même heure. La routine en soit. La seule chose qui ait changé en un an, c'est mon emplois du temps, si on ne parle pas de mes camarades de classe ni même de ma coupe de cheveux. Enfin, je parle de camarades, mais est-ce que l'on peut appeler ces gens comme tels ? Pour ma part, ils ne correspondent en rien à la définition de ce mot. Ils sont simplement des humains vivants autour de moi et que je ne peux éviter, à mon grand regret.
Les cours de ce matin fut d'un ennuis mortel. Les professeurs avaient décidé de faire des révisions en préavis des examens. Rien de bien nouveau et puis pourquoi faire des révisions ? Mes "chers camarades" étaient donc aussi stupides pour ne pas en savoir faire d'eux même. Apparemment non. Mais que voulez-vous, ils préfèrent jouer ou encore se courir après au lieu de travailler. Ils pourraient le faire convenablement et sans que cela ne nuise à leurs études s'ils prenaient la peine d'écouter en cours et non dormir.

L'heure du déjeuna sonna enfin créant ainsi les soupires de la classe entière. Personnellement, la seule envie que j'avais que ce dernier cour finisse, c'était qu'il n'avait rien d'intéressant. Pour le fait de vouloir sortir de ma classe, je m'en fichais pas mal car je savais que dans le couloir, je ferais une rencontre certaine avec le sol ou le mur. Mais au vu d'une petite bande s'avança vers mon bureau, il était temps pour moi de prendre la fuite. Non, je n'ai jamais été quelqu'un de brave.
Dans le couloir, je me suis presque mise à courir, voulant mettre le plus de distance possible entre moi et ce groupe. Pourtant, Il faudrait que j'affronte autre chose : le réfectoire. Cet endroit, je n'ai jamais aimé y aller. Non pas parce que la nourriture n'était pas très bonne, ce qui était le cas, mais plutôt parce que je n'ai jamais pu faire le moindre repas tranquille et entier. Mon plateau a toujours terminé par terre étrangement.

Mais aujourd'hui, cela serait différent, je le savais. Et comment pouvais-je le savoir ? Par une simple petite scène vers un coin du réfectoire pendant que l'on me servait mon déjeuné. Un groupe, le même genre qui viennent de personnes qui aiment venir me faire qu'ils sont supérieurs physiquement à ma personne. D'ailleurs, en les regardant, je les reconnaissais, ils étaient en terminal et ils s'étaient déjà amusés à m'enfermer dans un des placards à balais. Sauf qu'aujourd'hui, il ne partait pas en rigolant, mais plutôt en hurlant de douleur, une fourchette plantée dans la main.
Sans perdre un instant, je me dirigeai vers la chevelure de feu que j'avais repéré au loin. Je le connaissais de nom : Xal Louna, élève de terminal, très forte en mathématiques. Je posai mon plateau face à elle et sans même demander la permission, je m'essayai, ce qui n'était nullement dans mes habitudes.

-Veuillez excuser mon intrusion sur votre table ainsi que le franc parlé que je vais avoir. Mais je trouve votre plantage de fourchette très réussi. De ce que j'ai vu, aucun ligament ni nerfs importants n'ont été touchés. Par contre, si elle est ôtée sans ménagement, cela risque tout de même lui paralyser le membre ...

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Louna fixa de ses yeux verts inanimés la personne qui venait de s'installer en face d'elle. Elle ne l'avait jamais vu. Elle voyait jamais personne il faut dire, elle avait toujours le nez plongé dans ses bouquins, ou l'esprit ailleurs.
A son air fragile et à ses cheveux roses, elle devait bien subir quelques moqueries elle aussi. D'ailleurs elle ne tarda pas à entamer la conversation :

-"Veuillez excuser mon intrusion sur votre table ainsi que le franc parlé que je vais avoir. Mais je trouve votre plantage de fourchette très réussi. De ce que j'ai vu, aucun ligament ni nerfs importants n'ont été touchés. Par contre, si elle est ôtée sans ménagement, cela risque tout de même lui paralyser le membre ..."

Louna esquissa un léger sourire et lui répondit d'un air neutre :

-" Aaah merci je sais je sais....Qu'il soit guérit ou pas m'importe peu, de toute façon son cerveau est déjà mort. En plus j'ai entendu dire que l'infirmière était efficace...Enfin passons... Pas de soucis pour l'intrusion, tu n'as pas l'air ni stupide, ni bruyante. Qui es-tu au fait ?" Elle ne se présenta pas car la jeune fille semblait déjà la connaître. Et puis elle n'était d'humeur à se présenter tout de suite

Elle détourna son regard et s'essuya ses cheveux avec sa serviette, c'était gluant et ça commençait à lui coller de partout. Il lui faudrait au moins deux shampoings pour laver cette chose. Elle n'avait pas fini de lui faire payer à celui-là... Peut-lui importaient les farces débiles, en temps normal elle ne réagissait même pas, mais là il s'agissait de sa chevelure ! Une vengeance plus méditée s'imposait. Louna réfléchissait à cette dernière tout en essayant aussi de résoudre son exercice de maths. Sa main se tendit automatiquement pour prendre sa fourchette ....qui n'était plus là. Elle sorti de ses réflexions et réfléchit face à ce nouveau problème.

*Il existe trois solutions possibles pour combler à ce vide, soit je cours pour aller récupérer ma fourchette sur la main de l'autre abruti, mais cela mettrait en doute les conditions d'hygiène du repas et surtout, il faudrait que je traverse toute cette foule. Soit je me lève et traverse toute la salle pour aller en chercher une autre, mais le même problème revient. Soit....*

Louna s'interrompit et regarda la nouvelle arrivante en face d'elle.

*Soit je me sers directement .*

-"Excusez, moi mais c'est la seule solution envisageable, ce n'est pas à moi qu'il faut vous en prendre, mais à la logique des mathématiques avec laquelle j'ai résolu mon problème..." Et pendant qu'elle parlait elle se leva pour attraper la fourchette de sa voisine sans attendre la réponse.

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